Concours d'animaux de boucherie A Feurs - 130 ans du Comice
La remise des prix du dimanche matin, en présence de tous les éleveurs des différentes expositions animales et des nombreux partenaires de la manifestation, a été l’occasion de faire un premier bilan de l’édition 2014 du comice de Feurs, qui s’est tenu les 28, 29 et 30 mars dans les écuries du centre ville.
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L’édition 2014 du comice de Feurs marquait les 130 ans de la manifestation. A plusieurs reprises dans le week-end, l’anniversaire a été célébré, que ce soit le samedi avant et pendant le repas du jury et des partenaires, ou lors de la remise des prix le dimanche matin. Le président de l’association qui a en charge le comice dans les écuries, Pierre Dosson, a rendu hommage, lors de la remise des prix, à toutes les équipes qui se sont succédé au fil des années pour organiser la manifestation. Aujourd’hui, c’est une association, vieille de 110 ans, qui fait fonctionner le comice, en collaboration avec la ville de Feurs pour la foire-exposition, et les Amis de la basse-cour pour l’exposition avicole.
Chaque année, les membres de l’association ont à cœur d’améliorer la manifestation pour accueillir au mieux les exposants et leurs animaux, ainsi que les visiteurs. La nouveauté pour cette édition 2014 était l’agrandissement de "La ferme aux enfants", permis grâce au déménagement des reproducteurs charolais dans le chapiteau jusqu’alors dédié uniquement aux animaux limousins.
Pierre Dosson expliquait ce choix : « Nous cherchons à exploiter tous les mètres carrés dont nous disposons. Il fallait donner plus d’ampleur à la mini-ferme, qui voit sa fréquentation croître d’année en année. Nous avons trouvé la solution. Finalement, la cohabitation entre les éleveurs limousins et les éleveurs charolais se passe bien. C’est une réussite. Une fois de plus, Nadine Couturier, responsable de "La ferme aux enfants", est dépassée par le nombre de visiteurs. C’est la preuve qu’il est possible d’allier manifestation professionnelle et manifestation grand public. A travers la mini-ferme, c’est l’occasion de faire découvrir aux enfants les animaux, et le comice ».
Une affaire d’équipe
Après avoir fait un clin d’œil au passé et abordé le présent, Pierre Dosson a également souhaité évoquer le futur. « L’avenir du comice se compose avec les éleveurs qui emmènent des animaux, mais aussi avec les bénévoles qui ont en charge l’organisation. Il faut penser à la relève pour assurer la pérennité de la manifestation ». « Tout seul, on n’est rien » a confirmé Jean-Pierre Taite, maire de Feurs. « On existe grâce à une équipe. Merci à tous ceux qui se sont succédé et qui ont permis d’écrire l’histoire du comice, et qui nous permettent d’être là aujourd’hui. Merci aussi à tous ceux qui sont là aujourd’hui ».
Henri Nigay a, quant à lui, souligné la bonne émulation entre l’association du comice et la ville de Feurs. Il est également revenu sur l’ambiance familiale qui règne sur la foire-exposition et dans les écuries. « Les exploitations d’élevage sont aussi une histoire de famille. C’est important de transmettre cette passion ». Pour le sénateur Frécon, « s’il n’y avait pas le comice, il manquerait quelque chose au département de la Loire. L’avenir de cette manifestation passe par les éleveurs ».
Les éleveurs, l’avenir
Pierre Dosson confirmait : « Pour qu’un tel rendez-vous soit réussi, il faut que les éleveurs emmènent des animaux. Cette année, nous avons eu plus d’exposants, et plus d’animaux inscrits. Nous avons dû en enlever 30. Avoir des écuries et de chapiteaux pleins constitue pour les organisateurs une marque de confiance ».
Raymond Vial, président de la Chambre d’agriculture, estime que le comice est une belle vitrine pour l’élevage ligérien. « C’est tout le travail des éleveurs qui est mis en avant. C’est l’occasion de contrecarrer ce que l’on peut entendre dans certaines émissions télévisées. Les consommateurs doivent être satisfaits de trouver dans leurs assiettes des produits de grande qualité grâce à toute une filière, qui procure aussi beaucoup d’emplois ».
Raymond Vial a relevé la présence de nombreux jeunes lors de la remise des prix. « La relève est là. Mais il faut donner les moyens aux jeunes de réussir. Le président de la République a annoncé il y a quelques mois que l’élevage devait être une priorité, mais le gouvernement ne va pas jusqu’au bout. Je suis scandalisé de voir comment le dossier des vaches allaitantes pour la nouvelle Pac est traité en ce moment à Paris. Il faut donner les moyens aux éleveurs qui ont investi de pouvoir continuer leur métier ».
Bilan du président
Lundi en fin de journée, après avoir fait le point avec les membres de l’association, Pierre Dosson, le président, pouvait annoncer que le 130è comice de Feurs est « un bon millésime. Tout ce qui avait été prévu a été réalisé ».
« Nous avons comptabilisé encore plus d’entrées qu’en 2013, + 5 %. Nous avons eu autant d’entrées payantes, mais nous avions vendus 500 billets en plus aux entreprises. La buvette devrait aussi voir son chiffre d’affaires augmenter. La preuve qu’il y a eu plus de visiteurs dans les écuries. Ceci est aussi sûrement lié à l’ouverture d’un deuxième bar, à côté de "La ferme aux enfants" ».
Par contre, « les animaux ne se sont pas vendus aux prix espérés. Je suis un peu déçu. C’est le seul bémol ». Cependant, l’ambiance qui a régné pendant trois jours dans les écuries était très bonne. « Nous avons proposé une remise des prix phénoménale, avec de nombreuses dotations par nos partenaires. Cela n’existe nulle part ailleurs. Tous les éleveurs ont été récompensés, en plus de la plaque réalisée à l’occasion des 130 ans du comice ».
Belle vente pour les 130 ans du concours
Les organisateurs du concours d’animaux de boucherie charolais s’en doutaient, quelques jours avant le comice, ils ont eu la confirmation ce week-end que l’exposition était d’un très bon niveau.
Toute la matinée de vendredi, les camions et les bétaillères des éleveurs de la Loire et des départements limitrophes se sont succédés dans la petite rue longeant les écuries, s’arrêtant devant les grands portails pour décharger les 200 animaux de boucherie charolais.
Les éleveurs étaient de retour tôt samedi matin pour préparer leurs animaux, avant que le jury ne commence son travail. C’est peu après 10 heures, à la fin des opérations du jury, que les portes se sont ouvertes pour laisser entrer les visiteurs, ainsi que les acheteurs.
Jugement
Christian Séon, boucher à Roanne et à Riorges, avait été sollicité pour être cette année président du jury. Il livrait, à l’issue du jugement, ses premières impressions : « Il y a un beau concours. Les animaux sont tous bons, bien finis. Les sections sont homogènes. Cependant, il n’y en a pas vraiment qui sortent du lot ». La preuve en est : « J’ai été appelé à plusieurs reprises par les membres du jury. Dans les sections, les animaux se ressemblaient trop et les juges n’arrivaient pas à se mettre d’accord ». Le boucher a ensuite rejoint les juges pour désigner les prix d’honneur. « Pour le grand prix d’honneur des génisses, un animal sortait vraiment du lot » (ndlr : celui de Aimé Chanat de Courzieu). Aucun problème donc pour désigner ce prix. Cette génisse venant du Rhône est « une bête exceptionnelle. Elle est bien finie, avec une bonne conformation, de bonnes qualités bouchères », commentait Christian Séon. Quant au bœuf de Patrick Boichon de Civens, grand prix d’honneur, « il n’y a pas photo. C’était vraiment le meilleur ». Dans la catégorie des vaches, c’est Raymond Derpet, de Pinay, qui a décroché le grand prix. « C’est toujours compliqué pour un éleveur de préparer une vache pour ce type de concours, précisait Christian Séon. Il y a beaucoup d’aléas ». La vache sacrée grand prix d’honneur ne démérite pas pour autant. « C’est une très bonne vache ».
Transactions
En milieu de journée samedi, les transactions étaient plutôt bien parties dans la catégorie des génisses, mais moins rapidement qu’en 2013. Les dernières se sont vendues dans la journée du dimanche. « Par rapport au cours actuel de la viande, qui a beaucoup baissé, les prix pratiqués dans les écuries du comice sont corrects, indiquait Jean-François Cottin. Les éleveurs bénéficient d’une bonne valorisation de leurs animaux ».
Du côté des bœufs, samedi midi, il manquait encore quelques euros pour que vendeurs et acheteurs se mettent d’accord. Finalement tous les bœufs ont trouvé acquéreur, à des prix satisfaisants. Le responsable du concours s’interroge quant à l’avenir des bœufs au comice : « Ils sont de moins en moins nombreux au comice. Ils coûtent chers à engraisser, il faut plus longtemps et ils sont vendus moins chers que les génisses. Est-ce que les éleveurs continueront à en inscrire ? … »
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